Un hommage à Robert SANDRAZ un Héros malgré lui
Qui ne connait pas Robert SANDRAZ ?!!
Preslerin de souche, petit homme aux allures de bûcheron canadien. Les yeux d’un bleu vif, une tête bien ronde, le sourire malicieux, Cet homme qui avait longtemps occupé les fonctions d’agent technique à la mairie de Presle était aussi Sapeur- Pompier.
Je l’appelais familièrement « lieutenant » car, en sa qualité d’agent technique, il secondait avec énergie et dévouement Madame la maire de Presle, Louisette COMPARINI CAUDERAN, décédée.
Au-delà de ces caractéristiques physiques, cet homme ne savait pas dire non. Ce mot n’existait pas dans son vocabulaire. Il connaissait sa commune dans les moindres recoins. Il savait qui est qui et qui fait quoi, ce n’était pas pour autant un espion à la solde d’un pays étranger, bien au contraire, il aimait son quartier, sa commune, son corps de sapeur-Pompier sainte BARBE, la France sa Patrie.
J’en parle avec ferveur puisque des années durant, j’ai participé, sous son commandement, à l’enlèvement des encombrants dans la commune. (Voir article presle info)
De ce « commando » composé de quatre hommes :
Jean Claude CADOUX 1ER Adjoint au Maire . Robert SANDRAZ dit familièrement le lieutenant. Paul FONSAT Preslerain d’adoption
Jean Louis BARBIER l’homme fort du Tractopelle, ROBERT, dans cette mission était souverain. J’étais en admiration par sa connaissance de la topographie des lieux.
Il traquait le moindre déchet dans les coins les plus reculés. Au cours de ces travaux de grand nettoyage communal, parfois, des portes s’ouvraient à notre passage et certains, bien intentionnés, nous offraient le vin blanc, mais si nous répondions à cette invitation, c’était toujours avec modération.
Plombier de profession, il aimait les méandres de la tuyauterie, le chuintement de l’eau sortant des robinets, il traquait avec frénésie la goutte qui tombait d’un robinet défaillant avec la régularité d’une horloge Suisse tic. Toc tic toc. Son diagnostic était sans faille et parfois surprenant. Mais Il savait de quoi il parlait. C’était, comme on dit, un PRO.
Il était aussi et surtout un touche à tout ; à la fête des Sapeur- Pompiers, il avait l’art de remuer la polenta à la manière d’Astérix dans la potion magique. Au bûcheronnage, à la dépollution de PRODIN il était présent et mettait au service des siens son savoir- faire.
Dans le corps de Sapeurs Pompier de la Rochette, il forçait le respect par sa grande disponibilité et son aptitude technique.
Je l’ai vu une fois à la manœuvre pour contenir un incendie d’une maison située dans le village de LA TABLE, lieu- dit « LES MARTINETS »…
Son analyse de la situation, sa connaissance du feu, son raisonnement tactique, sa rapidité d’exécution ont eu raison de cet incendie d’envergure.
Et puis ce 5 janvier 2018, une bombe thermo Nucléaire s’abat sur la commune de Presle.
ROBERT SANDRAZ, après un sauvetage périlleux, a disparu dans le BREDA, ce fougueux torrent, qui s’est frayé un passage à travers les gorges du même nom.
A l’annonce de la nouvelle, les Preslerins sombrent dans une espèce de torpeur Apocalyptique, les habitants sont désemparés, on ne veut pas croire, certains pensant à la fin du monde prient pour le pardon de leurs péchés. D’autres, implorent le ciel. Le canton tout entier pleure, mais les animaux restent silencieux.
Les Médias sont sur le pied de guerre, interviews à la télévision, et aux radios, photographie du village. Presle, cette petite commune de la vallée des huiles jusqu’alors ignorée du PAF, est enfin connue jusque dans les coins les plus reculés de France, d’outre- mer, d’Europe, voire du monde grâce à TV5.
Puis, vint le moment des funérailles. Présidé par le Ministre de l’intérieur, une cérémonie de grande envergure a eu lieu à la Rochette en présence des corps constitués et d’une foule émue pour rendre un dernier hommage à notre Héros.
Ce fut ensuite l’office religieux dans l’église de la Rochette, trop petite pour accueillir la foule recueillie.
Des larmes perlent des yeux de chacun d’entre nous, on évoque des souvenirs, des moments passés en sa compagnie. L’atmosphère est pesante, lourde, chacun s’en va le cœur triste sous un ciel nuageux et menaçant. Tous se posent la même question Pourquoi ? Pourquoi ? C’est à Dieu que l’on s’adresse ? On l’interroge Dieu, on le questionne, mais DIEU ne répond pas.
Face à ce silence la piété républicaine prend place.
Je voudrais terminer cet article en citant un philosophe contemporain.
Je cite « Choisir la mort pour elle-même n’est pas une option : La finalité du courage est l’action réussie au service du bien commun »
NB J’ai adressé un écrit au conseil Municipal de Presle pour baptiser un monument public de cette commune à la mémoire de Robert SANDRAZ.
Paul FONSAT
Un preslerin d’adoption